La mesure en sciences humaines et sociales

Parmi les interrogations au cœur des travaux du LaDéHiS figure la question de la mesure. Elle est posée dans une double dimension d’analyse critique et d’élaboration de nouveaux outils spécialement adaptés à l’analyse des phénomènes sociaux.

L’étude de la naissance et du développement des catégories comme celle des outils de mesure permet de montrer les nombreuses limites et apories des approches traditionnelles, presque uniquement soucieuses de se positionner dans la posture de légitimation des choix et des délibérations politiques (H. Le Bras, The nature of demography, 2008, et D. S. Milo, L’Invention de demain, 2011).

À l’encontre de ces logiques et dans un dialogue ouvert depuis plusieurs années avec les sciences de la nature (la biologie et la physique notamment), plusieurs chercheurs du LaDéHiS travaillent à l’élaboration d’outils susceptibles de saisir la complexité et la dynamique des phénomènes sociaux. Une réflexion importante est menée sur les dynamiques morphogénétiques, sur les mathématiques fractales et les automates cellulaires, sur les graphes et les réseaux, etc. Elle est à la source de nombreuses thématiques actuelles du laboratoire.

Etudes des formes

En prolongement de cette question, le laboratoire développe une réflexion sur la morphologie, fondée sur le constat que toute compréhension de la réalité des objets et des événements – naturels, historiques, esthétiques – implique une analyse des processus dynamiques qui en appelle à une pensée des formes. Le lieu privilégié d’exercice de cette réflexion est le séminaire collectif Morphologie organisé sans discontinuer depuis 1999 et qui accueille de nombreuses interventions marquant la connexion profonde existant entre sciences humaines et sciences dures (H. Le Bras, M. Gribaudi).